Une façon novatrice d’accroitre la productivité au travail
De nombreuses études ont démontré l’importance de dormir suffisamment pour fonctionner de façon optimale. Le manque de sommeil a été associé à un large éventail de problèmes de santé ; il n’y a aucun doute que le manque de sommeil a de profonds effets négatifs sur le cerveau et le corps. Nous ne sommes jamais en grande forme quand nous sommes fatigués.
Par conséquent, nous devrions insister davantage pour que les personnes qui travaillent — environ la moitié de la population dans la plupart des pays — adoptent de bonnes habitudes de sommeil. Même si la nature des études varie, la plupart des chercheurs s’entendent pour dire que tout employé qui n’a pas un sommeil adéquat rajoute annuellement un fardeau de quelques milliers de dollars à l’employeur (Takahashi, 2012). Étant donné que nous vivons dans une société qui glorifie la maximisation des efforts au quotidien, tandis qu’elle n’accorde pas la même attention au besoin de sommeil, des mesures doivent être prises pour améliorer la situation.
Pour contrer le problème, certains employeurs prévoient maintenant des périodes de sieste pour leurs employés au cours de la journée, car ils constatent que cela représente un moyen novateur, rentable et efficace d’accroitre la productivité du personnel. Les entreprises qui ont pris une telle mesure ont vu les erreurs humaines diminuer et la productivité augmenter (Mishra, 2009). Comme l’ont révélé de récentes recherches en neuropsychologie, une petite sieste de 15 à 20 minutes permet aux gens de mieux fonctionner. Il a été démontré que la sieste a des effets positifs sur la vigilance, l’apprentissage, la mémoire et la créativité, ce qui favorise l’amélioration de la fonction cognitive. Il a été également découvert que les employés qui font des siestes sont moins susceptibles d’avoir des accidents en milieu de travail (Takahashi, 2012). Une sieste, aussi courte qu’elle soit, peut faire toute la différence, sans toutefois nuire au sommeil nocturne (Hoffman, 2010).
Malheureusement, le concept de la sieste en milieu de travail s’accompagne d’un stigmate négatif, puisqu’il est souvent confondu avec le fait de s’endormir au travail, ce qui est contreproductif. Travailler en état d’ébriété n’est pas permis, mais les effets du manque de sommeil sur le corps et l’esprit sont similaires à ceux de la consommation excessive d’alcool ; alors, il faut se demander pourquoi on accepte de travailler en état de fatigue (Takahashi, 2012)? Il est important de noter que la sieste fait déjà partie intégrante d’un grand nombre de cultures un peu partout dans le monde. Dans des pays comme l’Inde, l’Italie, le Mexique, l’Espagne, l’Allemagne, le Japon et le Portugal, des entreprises ont intégré la sieste dans l’horaire de travail de leurs employés (Mishra, 2009).
Depuis quelques années, nous avons constaté qu’une grande importance est accordée à la nutrition et à l’exercice physique. Même si ces deux éléments sont essentiels à un mode sain de vie, le sommeil est probablement encore plus important. Notre culture gagnerait à faire preuve d’ouverture d’esprit à l’égard du concept de la sieste en milieu de travail. Efforçons-nous d’éliminer le stigmate qui l’accompagne et introduisons la sieste auprès de toutes les entreprises. Les résultats pourraient vous étonner.
Sarah Coutts
Conseiillère en solution d’évaluation
Références
- MISHRA, J. M. « A Case for Naps in the Workplace », Seidman Business Review, 15(1), le 1erjanvier 2009.
- TAKAHASHI, M. « Prioritizing Sleep for Healthy Work Schedules », Journal of Physiological Anthropology, 31(6), 2012.
- HOFFMAN, J. « Napping Gets a Nod at the Workplace », Bloomberg Businessweek, le 31 août 2010.